25 octobre, Cajarc, le pays du safran.

Par une agréable journée automnale sans pluie, 20 randovaliens (iennes) se sont retrouvés à Cajarc à l’occasion de la 23ème fête du Safran pour une randonnée de 18 kms environ et 495 m de dénivelée. Dispositions sanitaires obliges, 2 groupes de 10 personnes ont été constitués.
Pour tous les randonneurs(euses), l’évocation de Cajarc fait ressurgir des personnages célèbres selon ses affinités. Pour les amateurs de littérature, Françoise Sagan (maison natale 43 et 45, boulevard du Tour de Ville), pour les amateurs d’histoire, le président Georges Pompidou (villégiature à Prajoux) et pour les amateurs de music-hall, Coluche, son fameux schmilblick et ses acolytes ; Papy Mougeot et la maison Moulino.
Cajarc est une bastide ronde, ceinte par un tour de ville témoignant de l’emplacement d’anciennes fortifications détruites au XVIIème siècle avec de nombreuses maisons d’époque médiévale et renaissance, et un nouveau quartier hors les murs (le Barry neuf, XIVème siècle) lié au développement du commerce fluvial.
Le départ est fixé à la salle des fêtes, siège du marché gourmand et de la démonstration d’émondage du safran.
Le safran, ou or rouge, est une épice aromatique issue d’une fleur, le crocus "sativus linnaeus".
Quelques chiffres pour les matheux afin de comprendre sa rareté et son prix :
Il faut 1 heure pour ramasser 1500 fleurs, 1 heure pour émonder 500 fleurs et il faut 220 fleurs pour obtenir 1 g de safran. Quel va être le prix de revient d’un kg de safran ? On vous laisse réfléchir….sachant que l’épice se vend au gramme !
Nous empruntons le GR 65, gravissons le Travers de Glaudy, faisant un petit détour pour admirer l’abri sous roche de Lacaunhe et sa source, et quittons le GR en direction de l’ouest, passant sous le Roc Rouge délivrant une fort belle vue sur la plaine de Cajarc.
Nous continuons notre périple par le Mas de la Riscal, dépassons des pigeonniers en pierres sèches et des lavoirs taillés dans de grandes dalles de calcaires non fissurées comme aux lacs de Saint Namphaise, arrivons aux Combes de Prajoux à proximité de la villégiature de Georges Pompidou, avant de contourner le Pech de Croume en passant au Roc Trauquat (abri sous roche, lieu idéal pour une pause-café).
Après être descendus jusqu’aux rives du ruisseau de Verboul, à travers une sente bordée de buis partiellement renaissants, puis remontés la combe de Girons, nous retrouvons le GR 65 au hameau de Canavolou et ses maisons en pierres sèches en cours de restauration.
Cap nord-est nous franchissons la D17 et rejoignons, à proximité d’un petit étang, notre voiture suiveuse, au coffre chargé de provisions.
Après une pause bien méritée, au sec, en tenant compte de la distanciation préconisée, nous repartons renforcés par deux nouveaux participants, vers le Pech Granat et son moulin à vent transformé en chambres d’hôtes et sa petite safranière, point culminant de notre randonnée (389 m).
Ayant fini l’ascension, la troupe descend vers le hameau du Verdier, quitte le GR 65 pour emprunter le GR 65 A, traverse le hameau du Colombier empruntant pour la première fois de la journée un chemin asphalté, franchit la D19 au Pech Berty à proximité des vestiges d’une ferme (maison, four à pain, pigeonnier en pierre sèche envahis par la végétation), admire (vision d’optique) un âne à 2 têtes et arpente sur 1 km un chemin bordé d’arbres calcinés, stigmates apparents du grand incendie qui ravagea le Causse de Cajarc en septembre 2018.
Retour dans les faubourgs de Cajarc après une descente qualifiée de dangereuse par un panneau routier, examen de plusieurs arbres remarquables dont un platania hispanica (platane) planté en 1952 et un cèdre multi séculaire, passage sous la voie ferrée désaffectée et direction le centre-ville par le chemin des mariniers et ses nombreux jardins potagers bordant le Lot.
Mention particulière à la chapelle des Mariniers dédiée à leur sainte patronne Marguerite. Située en zone inondable, elle possède un chevet en étrave, en avant bec, pour couper le courant de l’eau en crue.
Muni du plan de visite de la ville, notre troupe passe sous le pont suspendu érigé en 1842, puis traverse le Barry Neuf avant de s’enfoncer dans la vieille ville et ses maisons médiévales et renaissance après une halte à l’église Saint Etienne à la recherche de l’hostie miraculeuse.
Comme on le sait en France tout finit par des chansons mais à Cajarc tout finit chez Moulino…C’est donc dans cet établissement réputé dans le monde entier (merci Coluche) que s’achève cette randonnée.

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