3 février 2022 - Montaigu de Quercy.

RANDONNÉE AUTOUR DE MONTAIGU DE QUERCY

Douze valeureux randovaliens (iennes) affrontant le brouillard se sont retrouvés place Mercadiel à Montaigu de Quercy pour une randonnée inédite de 11 kms pour un dénivelé cumulé de 227 m.

Enroulé autour de sa colline, le village, ancienne place forte médiévale, s’étage des remparts de l’ancien château aux rives de la petite Séoune.

Jusqu’à la révolution, Montaigu a été suivi du déterminant « en Agenais » (originairement dénommé « Montagut d’Agenais »). Le canton de Montaigu a été détaché de l’Agenais lors de la création du département du Tarn et Garonne en 1808 et prend alors l’appellation définitive de « Montaigu de Quercy ».

La commune, située entre la vallée du Lot et celle de la Garonne, est constituée de nombreuses collines allongées, appelées « serres » par analogie dit-on aux serres des rapaces, et séparées par des vallées orientées vers l’Agenais. Son étendue et son relief expliquent le fait qu’il y avait autrefois neuf paroisses et que l’on dénombre toujours onze églises sur son territoire (Puy l’Evêque, qui s’énorgueillit de ses 7 églises, est largement dépassée).

De la place du Mercadiel, nous empruntons le GRP Quercy-Pays de Serres en direction de l’ouest, dépassant des pigeonniers traditionnels et remontant la combe de Fournel pour déboucher au lieu-dit « Charon » où nous sommes accueillis par une bande de joyeux cochons curieux pataugeant dans la boue, vestige des récentes pluies.

Arrivant au hameau de Prézan, nous quittons le GRP et remontons, plein nord, s’arrêtant à la superbe fontaine de Prézan aux eaux limpides, suintant de la roche calcaire, accompagnés, au loin par un troupeau de blondes d’aquitaine, avant d’atteindre le hameau du Causse, point culminant de notre périple d’où, par temps propice, se détache au loin la chaine Pyrénéenne (ce n’est pas le cas aujourd’hui, le brouillard s’intensifiant).

Par des chemins creux, fréquentés par les engins agricoles et les troupeaux de bétail, boueux et glissants, nous progressons vers le hameau de Gouts et son église placée sous le vocable de l’Assomption.
Cette dernière fut longtemps l’église paroissiale de Montaigu. L’édifice actuel du XVème siècle a fait l’objet de restauration aux XVIIème et XIXème siècle, il comprend un chœur à 5 pans et une nef de 4 travées couverts d’ogives. Son clocher présente une belle tour carrée de type agenais peu remaniée et couverte d’un toit à 4 pans.

Après un détour au puits de Gouts qui alimente une réserve d’eau, nous traversons la D2 et devinons dans le brouillard sur un tertre à proximité d’une antenne relais, le Sacré Cœur de Gouts (vierge sur un piédestal), avant d’entreprendre la descente, cap au sud, traversant le hameau de la « Bouriette » et sa fontaine puis le hameau du « Barou » longeant des mares où prolifèrent les lentilles d’eau.

Enfin se dévoile la motte castrale de Montaigu nappée de brumes que nous atteignons par le chemin du Colombier qui monte vers le château dont les ruines (il ne reste que les remparts et une partie du donjon) sont occupées par une belle demeure de construction récente (année 1972) respectant cependant la majesté du lieu.

Au XIIème siècle, pour se défendre contre les ambitions des ducs d’Aquitaine, le Comte de Toulouse fait construire le château de Montaigu. Le donjon est construit en premier et le château est bâti autour du donjon. Détruit par les Anglais pendant la guerre de 100 ans puis reconstruit, enfin laissé à l’abandon, il finit en carrière de pierre en 1830 dont sont issues les maisons en pierre blanche de la vieille ville.

Par la rue des Coutelets, longeant les vestiges de l’enceinte du château démoli, nous descendons vers l’église Saint Michel et la place de l’Hôtel de Ville en cours d’embellissement, passant devant la tour de l’horloge construite en 1830 qui fait corps avec l’Hôtel de Ville et répondait au besoin des villageois d’avoir l’heure. Pendules et montres étaient des objets rares à cette époque.

Par les escaliers et la rue des frères Quéméré (héros de la Resistance), rue principale du bourg, nous arrivons à la place du Mercadiel, lieu de la foire agricole de septembre et terme de notre randonnée, toujours accompagnés par un intense brouillard.

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