14 décembre 2025 - Les Arques
LES ARQUES : circuit de Ladoux ( 14 décembre 2025 )
En ce matin d’hiver, nous voici en pays bourian ,dans le beau village des Arques que nous traversons en appréciant le calme et l’harmonie architecturale des pierres ocrées. Arrivés près de la place de la mairie, nous prenons une ruelle et passons devant la maison d’ Ossip Zadkine ( 1890- 1967), sculpteur cubiste qui vécut ici de 1934 à son décès avec son épouse Valentine Prax ( 1897 – 1981). Profondément attaché au Quercy et à ce village, il a marqué de son empreinte le patrimoine local.
Dans la descente , après un ancien séchoir à tabac, un chemin enherbé bordé de murs en pierres sèches nous conduit à une croix et au ruisseau du Divat . Celui-ci témoigne d’une présence gauloise, dérivant de Divona, déesse des eaux. D’ailleurs, un ancien lavoir et la retenue d’eau d’un moulin attestent de l’humidité des lieux ( tout près, zone humide protégée) . Quittant cette petite route, nous nous engageons dans les bois et bientôt , sur notre gauche se dressent les silhouettes de l’église des Arques et de la tour du Doyen ainsi que, sur le pech de Ladoux , les vestiges de l’ancienne église St Martin en ruine dont les pierres ont permis de restaurer l’église actuelle entre 1803 et 1819.
Commence alors un long cheminement à travers bois , dans des sentes encaissées et boueuses puis sur des chemins plus durs où les chênes occupent ce territoire de causse . Enfin nous atteignons un carrefour de voies larges et empierrées : la pierre est omniprésente en ces lieux...Ainsi, après avoir pris sur notre droite un chemin en pente, notre regard est attiré par un mur en moellons , édifié sous le 1er Empire par des prisonniers de guerre polonais .
Arrivés dans une combe, nous suivons une sente étroite bordée de buissons et d’arbustes ;plus loin, sur la gauche, une terrasse longe le chemin et’une ancienne maison à 2 pigeonniers apparaît ( lieu-dit : Gary). Au XIXe s, en Bouriane, comme dans le reste du Quercy, la moindre parcelle de terre était exploitée ; des vignes occupaient les lieux . Mais, dès 1865 la crise du phylloxéra ravagea le vignoble et provoqua un exode sans précédent.
Nous montons jusqu’à une intersection et partons sur la route de Tronquière où s’offre à nous un beau panorama : la métairie de Lesquirol et la bâtisse de Gary se détachent dans cette campagne fort bien cultivée. . Peu à peu, quelques maisons apparaissent et après une croix et une descente dans la nature , le village des Arques dressé sur son éperon rocheux impose ici un arrêt afin d’admirer ce site. C’est au Moyen – âge ( XI- XII e s)que le village s’est développé autour d’ un prieuré bénédictin dépendant de l’abbaye de Marcilhac- sur- Célé dont il reste aujourd’hui l’église St Laurent et la tour du Doyen . Dans la 2eme moitié du X Vs , grâce à la venue de Pyrénéens et d’’Auvergnats, l’industrie du fer a permis un croissance certaine. Toutefois ce lieu connut bien des déboires : au milieu du XVI s , les Huguenots commirent de nombreux massacres en Bouriane. Un siècle plus tard, suite à des révoltes paysannes, l’armée royale fit détruire les murailles du prieuré. Néanmoins, au XIXs la canalisation de la Masse et la construction de ponts facilitèrent les communications .Ainsi des relations commerciales se mirent en place notamment depuis le port de Castelfranc .
Nous descendons au pied du village puis remontons jusqu’ à l’église St Laurent et à la tour du Doyen , vestiges de l’ancien prieuré doyenné ( XIIe- XIIIe). Nous entrons dans ce bel édifice roman qui, grâce à des campagnes de restauration a retrouvé la pureté de l’art roman . De cette époque, il ne reste que le chevet du XIIes ; celui-ci est composé d’une abside et de 2 absidioles semi- circulaire en cul-de-four .Dans les embrasements des petites fenêtres , on aperçoit des chapiteaux ornés de palmettes et de feuillages.
Très vite notre regard se porte sur 2 oeuvres du sculpteur Ossip Zadkine, voisin de l’édifice qui contribua à sa restauration et intercéda dans les années 60 auprès du Ministre des affaires culturelles :
– dans la crypte, autrefois cachée sous le chœur, trône la Piéta (majestueuse ! )
– dos au chœur, notre regard découvre le Christ équarri et taillé directement dans un orme par Zadkine ( 1938- 1940) . Le bois est naturel et le Christ est lui-même la croix ( 5, 37m sur 3, 00m)
Deux œuvres majeures qui témoignent de l’attachement de l’artiste à l’église
St Laurent !
Grâce à cette belle matinée ,fraîche mais ensoleillée, nos 27 randovaliens ont apprécié une fois de plus un des beaux sites de notre Quercy .
Merci à tous et à très bientôt pour de nouvelles découvertes !







































































