14 novembre 2021, Dégagnac, Rampoux, Lavercantière

En ce matin un peu brumeux, nous sommes 14 randovaliens partis rejoindre la Bouriane voisine sur un circuit de 10km environ. Nous quittons la place du village de Dégagnac et montons vers le couvent pour descendre à la D6 et, de là, emprunter de beaux chemins jonchés de feuilles à travers bois et clairières. Chacun a prévu des vêtements de pluie mais aucune menace du côté du ciel… Aussi poursuivons-nous notre randonnée en profitant de la douceur et de la tranquillité de cette campagne. Les couleurs automnales éclairent encore les sous-bois et quelques champignons osent pointer sous les tapis de feuilles ou s’accrocher aux troncs des arbres. Sur le plateau, nous longeons la châtaigneraie et apercevons quelques belles bâtisses couvertes de Lauzes. Soudain, l’horizon s’élargit et le village de Rampoux apparaît sur notre droite.
Tout en flânant (ce matin, la vitesse et la performance ne semblent pas s’imposer) nous nous acheminons jusqu’à Rampoux. Sur un espace ouvert, au cœur du hameau, un grand réservoir d’eau entièrement construit ainsi qu’un « travail » attestent de l’importance de la vie rurale basée pendant longtemps sur l’élevage. Nous poursuivons notre découverte en contemplant telle façade, tel jardin…et atteignons la superbe église St –Pierre-ès- Liens. A l’origine, au XIIs, elle était constituée d’une nef et d’une abside semi-circulaire, voûtée en cul-de-four. Mais elle fut agrandie au XVs : deux chapelles latérales et un nouveau clocher carré donnèrent à cet édifice toute sa majesté. Par ailleurs, à l’ouest, le portail en plein cintre surmonté d’une branche écotée présente un culot orné d’une rose.
Mais l’intérieur va nous offrir de superbes décors, plus ou moins lisibles selon l’époque de leur réalisation. D’abord, dans l’abside romane, c’est l’Ascension du Christ dans sa mandorle ; la tête inclinée il semble regarder vers les apôtres dans le registre inférieur. A ses pieds, deux personnages : St-Pierre avec sa chevelure blanche et St Jean imberbe (?). Ces peintures du XII s découvertes en 1914 sont un peu floues.
A l’inverse, dans la chapelle sud, apparaissent plus nettement des peintures du début du XVI s (datées grâce aux blasons et restaurées). De grandes scènes s’offrent à nous composant la Passion du Christ : l’arrestation de Jésus avec le baiser de Judas ; la flagellation et les fouets qui l’accompagnent ; enfin, la crucifixion représentant Jésus entouré des 2 larrons et d’Hérode (roi des juifs) et du Grand Prêtre tandis que Marie et Marie-Madeleine le pleurent. Au centre de la croisée d’ogives apparaissent les 4 évangélistes qui ont écrit la Passion du Christ. Enfin, sur le mur est de cette chapelle s’imposent Dieu le Père et l’Annonciation faite à Marie par l’ange Gabriel.
Après cette visite intéressante, il faut poursuivre le chemin qui nous conduit à Lavercantière. Ce toponyme basé sur le mot occitan « lo vèrnhe » désigne un aulne , arbre poussant dans les milieux humides. Nous cheminons jusqu’à la plate-forme où se dressent l’église St Quirin et le château. La seigneurie de Lavercantière appartenait depuis le X s à l’une des plus puissantes familles du Quercy, les Gourdon, avant de passer en 1528 à la branche des Lagrange-Gourdon. En 1659, Guyon de Lagrange entreprit, sur les fondations d’un vieux château, la reconstruction entière de sa demeure. Celle-ci se compose de 2 corps de bâtiments rectangulaires soudés pour former un T. La façade la plus ancienne, rythmée par des fenêtres « bâtardes » et des cordons d’appui, s’accompagne d’un beau portail encadré de pilastres. A l’intérieur, un escalier monumental dessert deux corps de logis ; à droite la salle des gardes est un grand espace voûté. Cette bâtisse a joué un rôle important dans les années 1939-1945 en accueillant des réfugiés espagnols mais aussi des enfants juifs ; une plaque rappelle ces moments douloureux et rend hommage aux JUSTES.
Rebroussant chemin le long de l’église où nous découvrons des enfeus, de belles ouvertures en ogives et une abside en pierre intéressante, notre regard se porte sur le monument aux morts surmonté d’une femme éplorée.
A présent, nous repartons en direction de Dégagnac à travers bois, chemins creux et herbeux. Nous longeons une vallée pour atteindre un centre équestre avant de « grimper » sur un plateau pour rejoindre Dégagnac. La balade fut riche en patrimoine et en échanges. Merci à tous.

Portfolio