15 mai 2024 - Najac - groupe 1.

Rives et coteaux du Viaur – jour 3 matin groupe 1

26 participants au départ de Laguépie au confluent de l’Aveyron et du Viaur, sous un ciel redevenu serein et par une fraîche température.

Etabli sur une presqu’île, le village naît au milieu du XIIIème siècle à la suite de la construction du pont sur le Viaur. Le comte de Toulouse percevait le péage sur cette nouvelle voie ouverte entre le Rouergue et Toulouse.

De la place du Foirail où se dresse ce mercredi un petit marché, nous longeons la rive droite du Viaur.

Le Viaur doit son nom aux Romains qui autrefois nommaient cette rivière Via Aurea, « la voie d’or ». Avec le temps, cela donna Viaur. On raconte qu’avant l’arrivée du christianisme, les habitants de la région croyaient en une multitude de petites fées qui aidaient les paysans dans leurs tâches quotidiennes les plus rudes. Ces fées, à la nuit tombée, allaient se baigner dans cette rivière et en peignant leur chevelure d’or, arrachaient quelques cheveux qui donnaient alors à la rivière toute sa splendeur.
Ses crues sont nombreuses et ont marqué l’histoire du village notamment la tristement célèbre de mars 1930 qui atteint le premier étage des maisons.

Nous admirons sur la rive opposée, les imposantes ruines du château de Saint-Martin-Laguépie. Celui-ci édifié à la fin du XIIème siècle a été rasé en 1212 lors de la croisade des Albigeois, reconstruit puis démoli en 1592 lors des guerres de religions. Il appartient à la municipalité de Saint Martin et une association anime et entretient les vestiges du château.

Nous dépassons le camping « Les Tilleuls » et le parcours kayac en eau vive, remontant le cours du Viaur grossi par le ruisseau de Loulié, avant de quitter le chemin asphalté pour emprunter le sentier empierré qui gravit la colline vers la ferme des Cazals, dévoilant des paysages collinaires verdoyants et reposants.
Ayant franchi les limites du département de Tarn et Garonne en fleurtant avec celui de l’Aveyron, nous suivons, avec prudence le CD 922 (ancienne borne départementale) avant de prendre un chemin herbeux peu propice aux séchages de nos chaussures et bas de pantalons en direction de la ferme de La Taillette.

Nous retrouvons le CD 922, puis entrons dans les faubourgs de Laguépie, longeant le cimetière et prenant le sentier qui monte vers le Puech Haut, qui domine le village où se dressait l’ancienne église Saint-Amans détruite en 1882, point de vue incontournable sur la confluence.

Après une descente légère, dépassant l’église néo-gothique édifiée en 1881, nous arrivons, place du Foirail, et nous nous installons sur les tables initialement situées au bord du Viaur et déplacées suite à la récente crue, pour retrouver l’ensemble des participants (groupe 1 et 2 réunis) et gouter après notre pique-nique quotidien à l’incontournable et délicieuse fouace aveyronnaise.

Visite de Cordes- sur -Ciel (15 mai 2024, après midi, tous ensemble)

C’est par un après-midi printanier que nous découvrons Cordes- sur- ciel, situé sur un promontoire au-dessus de la vallée du Cérou. A sa création, le village reçut le nom occitan de Cordoa, vraisemblablement en référence à la ville de Cordoue connue pour ses cuirs. En occitan moderne le nom est devenu « Cordas » ; en effet, il existait des ateliers de tannerie le long du Cérou. Lors de la Révolution française, la ville est rebaptisée « Cordes – la montagne. En 1947 , une journaliste romancière et poétesse, Jeanne Ramel- Cals invente le toponyme de Cordes – sur- ciel , le village évoquant la mer de nuages qui entoure la colline castrale à l’automne et au printemps. Le nom de la commune est changé officiellement en 1993.

Notre déambulation commence en bas du village et, par la rue de l’Horloge et de la grand rue de la Barbacane nous atteignons le cœur historique de cette belle cité, sous la houlette de notre guide. Cordes a été fondée au début du XIIIe siècle par le comte de Toulouse , Raymond VII . La charte de fondation datée de 1222, au moment de la croisade contre les Albigeois, promettait franchises et privilèges aux populations qui viendraient se fixer sur le « puech de Mordagne » ( ancien nom de cette colline) . L’habitude a été prise de qualifier de « bastide « ce village même si Cordes n’est pas tout à fait conforme aux bastides du XIIIe siècle définies par un plan orthogonal et un quadrillage régulier. Ce site , dans sa partie haute , épouse d’ouest en est tout le promontoire en raison des escarpements au nord et au sud. Aussi, dès le XIIIe s fallut-il protéger les constructions par une double enceinte de murailles séparées par des « lices » étroites ( espaces) ; deux systèmes de portes décalées renforçaient à l’est et à l’ouest les murs de la ville ( porte de la Jane, porte des Ormeaux) .

A la mort du comte Raymond VII , Cordes passa dans l’héritage de Jeanne et d’Alphonse de Poitiers ( frère du roi St Louis) et entra en 1271 dans le domaine royal. La cité connut ensuite une grande période de prospérité fondée sur le tissage, les teintures, le commerce des toiles, les cuirs et les cordes . Aussi se dota-t-elle d’une nouvelle église paroissiale, d’une 3ème enceinte, d’un 4ème rempart pour protéger les faubourgs. Cet « âge d’or » ( 1280-1350) nous permet d’admirer aujourd’hui les célèbres maisons gothiques (Maison du Grand Fauconnier, Maison du Grand Ecuyer, Maison du Grand Veneur…)

Mais vers 1350, la Peste Noire et la Guerre de Cent Ans ruinèrent brutalement la ville. Elle retrouva un calme relatif fin du XVe s avant les guerres de Religion et la prise de la cité par les protestants et les destructions qui suivirent. Ensuite fin du XVIIe s, la construction du canal du midi bouleversa les axes commerciaux du sud-ouest et cette cité connut une période de déclin. Aujourd’hui, Cordes nous livre un patrimoine architectural remarquable et quasiment intact, ce qui fait le bonheur de tous les visiteurs.

Visite de l’église de VAREN

Au retour de notre balade à Cordes sur Ciel, un petit groupe s’arrête dans le bourg de Varen. Nous découvrons l’église romane Saint-Pierre-Saint-Serge.
La première mention d’un monastère à Varen, affilié à l’ordre bénédictin, remonte à 972. L’église abbatiale est reconstruite dans la seconde moitié du XIe siècle et l’abbaye est rattachée au XIIIe siècle au monastère Saint-Géraud d’Aurillac.

L’église de Varen est bâtie en calcaire blond ou rosâtre. Elle se compose d’un vaste vaisseau central de 40 m de long, à chevet plat, aveugle, voûté en berceau brisé dans la nef, puis en arc-de-cloître plus élevé dans le chœur. Deux collatéraux, couverts d’une voûte en plein-cintre, viennent le contrebuter et se terminent par des absidioles saillantes, qui surmontent deux cryptes. La communication intérieure entre les vaisseaux s’effectue par des grandes arcades en plein-cintre, qui reposent sur des piliers carrés sans chapiteaux. C’est dans le chœur que l’on découvre les chapiteaux sculptés, de style roman, issus de plusieurs ateliers de sculpteurs successifs. Les chapiteaux à motifs d’entrelacs hérités de la tradition carolingienne, remontent aux années 1070-1080. Viennent ensuite les figures animales, à la fin du XIe siècle, et enfin les représentations humaines, au tout début du XIIe siècle. Parmi ces dernières, les plus expressives se trouvent sur le mur du chevet : Daniel dans la fosse aux lions (avec des restes de polychromie), saint Michel et le dragon, les archanges Gabriel et Raphaël, Samson et le lion. Ces chapiteaux constituent peut-être, les vestiges d’un portail d’entrée dans l’église, muré au XIVe siècle, afin que la façade s’intègre aux fortifications du village : l’église faisait ainsi partie du système défensif.

Les proportions surprenantes de cet ouvrage, dans une si petite communauté, révèlent l’existence d’un pèlerinage autour du corps de Saint-Serge, cité en 1046. Mais il eut peu de succès, et de cette ambition demeure l’église autrefois peinte, qui compte parmi les premiers grands édifices romans.

L’église fait partie d’un vaste ensemble architectural : l’ensemble du prieuré de Varen se compose aujourd’hui de l’église Saint-Pierre-Saint-Serge, d’une aile des anciens bâtiments conventuels et du doyenné. Édifiée à la fin du XVe siècle, la résidence du doyen du prieuré ( prêtre mis à la tête d’un groupement de paroisses (un "doyenné") en vue d’une meilleure coordination de l’action pastorale) est caractéristique de l’architecture défensive de la fin du Moyen Âge en Rouergue. Le logis, véritable maison-forte, adopte un plan rectangulaire sur cinq niveaux. Un escalier en vis en pierre, est placé dans une tour accolée en façade. Une tourelle en surplomb flanque l’angle nord-est. A l’origine, il existait également, au nord, une église paroissiale pour le village, dédiée à Saint Serge, détruite en 1812 et un cloître, ruiné en 1581.

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