16 juillet 2025 - Nocturne à Saint Vite (47)

Nous sommes 16 à nous retrouver dans le somptueux jardin public de Saint Vite, ancien parc d’agrément du château des Rochers pour une déambulation sans dénivelé sur la rive gauche du Lot, en remontant son cours jusqu’au transbordeur.

Etabli à la confluence du Lot et du ruisseau le Dor, Saint-Vite existe dès le Moyen-Âge. Il tient son nom de Saint-Guy, le saint qui soignait les épileptiques.

Le château des Rochers fait face à la mairie. Cette maison de notable acquise en 1882 par Edmond Tardieu, fils d’un négociant du Havre, est démolie en 1884. A sa place, un castel néogothique est édifié en 1886. Un vitrail décoratif est signé des peintres-verriers Etienne et Mouilleron. La demeure anciennement propriété de la commune depuis 1981 est actuellement propriété privée, seul le magnifique parc demeure propriété de la commune et constitue un havre de paix pour les riverains et les randonneurs.

Traversant le parc en admirant des arbres remarquables dont un cèdre du Liban bicentenaire, nous descendons vers les bords du Lot et remontons sa rive gauche, passant devant la digue et le barrage de « Piis », remarquons les vestiges de l’ancienne minoterie, actuellement transformée en usine hydroélectrique et la nouvelle écluse.

Longeant les champs de maïs irrigués, nous passons sous le pont construit à la fin du XXème siècle avant d’atteinte Liboussou et de découvrir un exemplaire de la construction béton des années 1950.

Empruntant le chemin de halage, direction est, entre le Lot et l’arrière des jardins et parcs, nous glissant sous les arbres déracinés par les récents coups de vent, nous arrivons au barrage de Fumel et au site remodelé du fameux transbordeur.

D’importants travaux de modernisation du barrage et de la centrale hydraulique sont en cours. Ceux-ci, mis en service après la seconde Guerre Mondiale, étaient destinés à l’alimentation en énergie électrique de l’usine métallurgique de Fumel. La centrale est du type "au fil de l’eau". Construite en béton elle est composée d’un barrage à clapets de 7 mètres de hauteur qui, outre l’acheminement de l’eau vers deux turbines de type "Kapler", permet la régulation de la hauteur d’eau de la rivière Lot au niveau du bief de Fumel. Un château d’eau complète l’ensemble de l’ouvrage.

Ces travaux ont pour objectif de renforcer la stabilité du barrage et d’optimiser son fonctionnement hydraulique avec remplacement des anciens clapets en béton par des clapets métalliques de nouvelle génération. Ces derniers offriront une meilleure résistance aux chocs, une manœuvrabilité améliorée et une gestion plus efficace des corps flottants. Ce chantier nécessitant la baisse du niveau du Lot de 3.50 mètres devrait s’achever le 31 octobre.

Au-delà des aspects techniques, ces aménagements visent également une meilleure gestion des crues. Grâce aux nouveaux clapets, il ne sera plus nécessaire d’abaisser le plan d’eau en cas d’alerte : ceux-ci s’abaisseront automatiquement et progressivement, permettant de maintenir un niveau constant dans le bief de Fumel. Et ainsi permettre une utilisation optimale du transbordeur, qui restera à quai lors de cette saison estivale 2025.

Après avoir contempler ce transbordeur capable, en 20 minutes, de soulever et de transporter une péniche de 50 tonnes sur une distance de 120 m pour lui permettre de sauter le verrou du barrage, nous rebroussons chemin, découvrant des vues différentes sur la rivière au soleil couchant, notamment un arbre couvert d’aigrettes, spectacle pour le moins original, avant d’atteindre par la rue des minotiers le jardin public pour notre pause roborative clôturant crépusculairement notre randonnée.

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