25 septembre 2022 - Salviac, Pech Curet.

L’automne pointe tout juste le bout de son nez et nous voilà partis sur le chemin menant à Pech- Curet (21 participants) . Salviac nous accueille dans sa vallée et, à travers un agréable parcours au cœur de la Bouriane, à nous de découvrir ses paysages, son patrimoine, son histoire…
Quelle est l’origine du toponyme « Salviac » ? Ce nom remonterait à l’époque gallo-romaine, basé sur un anthroponyme « Salvius ». La terminaison en « ac » est issue du suffixe gaulois « acon » , souvent latinisé en « acum » . Salviac désignerait le domaine de Salvius. Du XIV -ème au XVème s, par des mariages successifs, la famille de Philippe de Jehan ( ou Jean ) , seigneur des lieux, s’allia à celle des Gourdon - St Cirq (1340) puis à celle des Durfort - Boissières. Ces liens se perpétuèrent jusqu’à la Révolution.
Mais, partons à la découverte de cet environnement si proche de nous. Après avoir franchi le ruisseau et rejoint la chapelle, nous quittons le village pour atteindre le hameau de Gamone.
Nous longeons ensuite le Pech Peyrou pour arriver à Boulegan ; au-dessus de la vallée, des pechs ( lieux élevés) vont mettre à l’épreuve nos gambettes , qui plus est lorsque des pierres ( peyrou) émaillent le chemin… Arrivés sur les hauteurs, une halte s’impose près d’une ancienne borie où nous partageons un en-cas afin de reprendre des forces. Mais notre désir d’avancer ne faiblit pas ; en chemin, dans un vaste enclos, un ânon au poil gris bien fourni et un mouton noir viennent nous saluer. Aussitôt, nous rejoignons Aurimont où de superbes pigeonniers s’offrent à notre regard ; Ils s’inscrivent parfaitement dans ce milieu rural où l’engrais naturel( ici la fiente de pigeons) fut précieux pendant des siècles . A présent, c’est l’architecture qui nous séduit. Nous poursuivons par le hameau de Libre puis le lieu- dit Fontenille ( sans doute une fontaine car l’eau déjà était un vraie richesse et source de vie ) . Les anciens le savaient bien !!!
Notre cheminement se poursuit sur les hauteurs couvertes de chênes et nous arrivons au hameau de Pech- Curet. En observant les constructions des maisons plus ou moins anciennes, nous découvrons deux fours ou bories. Mais, nous enfonçant sous le couvert dans un chemin bordé de murets moussus, SURPRISE ! Des vestiges s’échelonnent sur notre passage : la grotte de l’Addo, des gariottes…certains ont subi les assauts du temps , peut-être la négligence des hommes… Mais ils sont toujours là et nous interpellent…Découverte en 1984, la grotte de l’Addo a fait l’objet de fouilles qui ont mis à jour de l’outillage, des poteries, des ossements humains et d’animaux ( essentiellement ovins et caprins) . Aujourd’hui cette cavité est fermée afin de la protéger. Que de pierres autour de nous mais aussi des endroits creusés par l’eau, le ravinement et le ruissellement ; nous sommes en milieu karstique et, au fil des siècles, l’eau a pénétré dans les sols, s’est infiltrée, a créé des réseaux d’eau souterraine, des cavités … Ainsi s’explique le nom de Pech- Curet (du latin « cureto ») qui signifie « colline trouée ». Devant un beau panorama sur la vallée verdoyante de Salviac, nous apprécions le pique-nique tiré du sac (10 km déjà parcourus).
Le soleil est au rendez-vous et nous voilà partis à la recherche du dolmen ; sous un couvert végétal, il semble bien à l’abri et chacun donne son avis quant à sa construction, sa signification, son isolement ??? Néanmoins un panneau indique son âge approximatif ( -2500 - 1500)
Erigés entre 6 000 et 1 500 av J-C , les dolmens ont toujours fasciné les hommes. Deux mille ans après leur construction, certaines de ces sépultures étaient réutilisées par les Celtes à des fins religieuses ; en revanche, au début de la Chrétienté, de nombreux prêtres firent détruire un grand nombre de ces dolmens qui suscitaient bien des superstitions. En ce qui concerne celui de Pech- Curet, en 1972, une fouille de sauvegarde a permis d’établir son architecture et de recueillir de nombreux objets ( 9 pointes de flèches, un grattoir, outils en silex… des ossements humains et animaux ont été également découverts.)
Nous quittons ces lieux chargés d’histoire et tombons nez-à-nez avec une jolie petite cazelle (cabane en pierre couverte de lauzes ou de pierres) ; une photo s’impose. Le retour nous conduit vers la D 673 mais aussitôt nous reprenons de beaux chemins ombragés , tantôt pentus tantôt en descente pour revenir au cœur du village de Salviac . Nous clôturons cette agréable journée par une déambulation dans le Jardin médiéval du Barry baigné de soleil : pélargoniums, absinthes, roses, rhubarbe, cardes … et plantes aromatiques ou médicinales semblent encore assez vigoureuses.
Ce fut une belle randonnée et l’ambiance chaleureuse et la bonne humeur ont permis de partager ces moments précieux. Merci à tous et à bientôt.

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