28 juillet 2021, nocturne Cabanac - Orgueil.

Sous un ciel débarrassé de ses scories nuageuses, notre petite troupe (11 personnes) s’est retrouvée devant l’église Saint Martin de Cabanac, pour une boucle de 7 kms reliant les paysages sauvages du plateau de Mauroux aux rives mystérieuses de la rivière Lot, le long des vestiges partiellement enfouis de la cité médiévale d’Orgueil.

Après avoir longé le champ de Cubertou, aperçu une bande d’oies en goguette, nous avons traversé le hameau de Saby et flirté, au lieu-dit « Le Rey », avec le Lot et Garonne voisin.

Nous sommes descendus dans la Combe de Gaby par une sente ombragée, non sans avoir, une fois de plus, narré les aventures du chevalier du Fossat et de ses intrépides caprins.

De là, se dévoile, au soleil couchant la vallée du Lot de Puy l’Evêque à Fumel où les boules de foin des récentes moissons et les champs de tournesol constituent les pions d’un immense damier jaune d’or.

Au bord du Lot, à proximité de la station de pompage de Lenclio, nous attendait notre véhicule d’assistance (merci François) chargé de nos victuailles pour un pique-nique agrémenté par un apéritif copieux concocté par nos nouveaux adhérents : Annick et Jean Claude, complété également par une pizza napolitaine et une quiche, confectionnées par Annie et Evelyne.

La remontée s’effectua sur une petite route goudronnée longeant les ruines du barrage médiéval d’Orgueil.

Il faut rappeler, qu’au temps de sa splendeur (début XVème siècle), le château et le bourg s’étendaient sur une superficie de 7 hectares pour une population de 900 âmes. Il se situait à un endroit très important du point de vue économique et stratégique, on traversait la rivière au moyen d’un bac et il y avait un barrage en bois (payssière) où les bateaux pouvaient s’amarrer et un moulin à eau.
Pendant la guerre de Cent Ans, l’endroit se trouvait régulièrement en terrain de guerre, alternativement les Français et les Anglais y étaient les maitres (La rivière Lot était souvent la frontière entre les deux camps). Orgueil paya un lourd tribut quand ses seigneurs participèrent au sac de la fortification de Montcabrier et à l’occupation du bourg de Puy l’Evêque. En représailles, l’armée du Comte d’Armagnac, au nom du roi de France, s’empara du bourg, le fit évacuer et le détruisit totalement. Orgueil ne fut jamais reconstruite et disparut de la mémoire collective.

Un petit détour nous permit de contempler les vestiges fantomatiques du castrum d’Orgueil sous sa gangue végétale, jusqu’à la source qui alimentait le castrum (élément bien dissimulé mais connu des jeunes gens du camping voisin trahis par leur lampe frontale).
La nuit tombée, nous atteignîmes, le plateau où, sortant de l’obscurité, apparut, illuminée par des projecteurs et également par un mini laser, l’Eglise Saint Martin de Cabanac, terme de notre sortie, avec sa belle tour clocher barlong, posée comme un navire échoué sur l’herbe au milieu de nulle part, entourée de ses cyprès centenaires dont la parfaite verticalité semble adresser une supplique aux cieux

Ainsi, s’acheva la dernière randonnée nocturne du mois de juillet tandis que dans le ciel exempt de pollution lumineuse, nous apercevions la station spatiale internationale.

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