3 juillet 2022, Béars

Circuit du single de BÉARS

Nous sommes 13 pour arpenter ce circuit inédit, sous la houlette d’Henri, autour de Béars (hameau de la commune d’Arcambal), en face de Vers, pour la découverte d’un site mystérieux chargé d’histoire.

Dès le départ, nous commençons notre mise en jambe par l’ascension de la motte castrale, à la découverte du castrum de Béars édifié au milieu du IXème siècle pour surveiller le Lot, les pêcheries et les terres alentours au confluent du Lot et du Vers, dont il ne reste que des ruines, puis passage obligé à la roche anthropomorphe, à la silhouette humaine, représentant la déesse Divona, lieu sacré des druides.

Actuellement dans le cadre des « jardins paysages » un berger rêveur et son mouton sont assis au sommet du castrum et contemplent la vallée du Lot et les falaises de Vers striées par les traces de l’aqueduc romain.

Après cet intermède, retour sur notre circuit, savoir le GR 36, puis une sente connue des seuls initiés, en contrebas de la falaise qui supportait autrefois le village gaulois de Béars, véritable oppidum, délimité, côtés ouest et est, par deux falaises dans le single du Lot et coté sud par un « murus gallicus » mur gaulois dont il ne reste que des vestiges. Protégé par ce mur forteresse, le village occupait un promontoire surplombant un méandre du Lot. Cette fortification puissante prenait la forme d’une imposante levée de terre et de pierre de 250 m de long et se prolongeait par un bourrelet de moellons fermant tout l’isthme du méandre à cet endroit.

Cette sente entre la falaise et le Lot, requiert une marche attentive, en file indienne.
Munis de sécateurs, nous avançons parmi les herbes hautes et les broussailles, découvrant, qui les hautes falaises colonisées par les rapaces qui nous surplombent, qui le Lot qui coule paresseusement à nos pieds.

Dépassant « Travers Rouge » nous arrivons au hameau de Pasturat (commune d’Arcambal) pour une pause-café sur le parvis de l’église Notre Dame de l’Assomption, ouverte exceptionnellement à notre attention.

Reprenant notre chemin, nous gravissons le causse de Pasturat et retrouvons des chemins plus larges, bordés de murets moussus, nous dirigeant vers les lieux-dits « Les Plaines » « Pech de Pitrou » et le « Pech Aguet » à la recherche, hélas vaine, de la casquette d’Henri égarée lors de la reconnaissance.

Au Pech Aguet, nous empruntons l’allée des buis, véritable forêt épargnée par la pyrale, avant de continuer, plein nord, et de retrouver le GR 36 qui longe la falaise et permet d’appréhender la situation de ce village gaulois ceint par son mur et les murailles rocheuses.

Arrivés au Pech de Béars et son relais hertzien, nous descendons vers le hameau par un chemin caillouteux ménageant des vues sur la plaine cultivée côté ouest avec en point d’orgue, les falaises de Vers et au bord du Lot, l’église Notre Dame de Velles, édifiée à la fin du XIIème siècle et profondément remaniée (reconstruction complète de la façade occidentale) au XIXème siècle.

Fin de la partie matinale de notre randonnée soit un circuit de 12 kms inédit et un dénivelé de 390 m, reprise des véhicules pour une pause méridienne sous les ombrages de la plage aménagée de Vers au confluent du Vers et du Lot avec, bien entendu, la convivialité qui sied à tout randovalien.

Après-midi récréative avec, pour les uns, parties de pétanque, dégustation de glaces, et pour les autres, petit circuit archéologique à la découverte des vestiges de l’aqueduc romain.

Belle randonnée sur des chemins inédits, merci Henri, pour cette découverte, expérience à renouveler.

Quelques explication sur l’aqueduc de Vers d’après les conclusions de Didier Rigal . « Les raisons qui ont conduit les Gallo-romains à se doter d’un aqueduc sont liées à l’impossibilité technique de surélever les eaux des résurgences ou de la rivière du Lot. A Cahors, comme ailleurs, seul un aqueduc résout ce problème et permet de disposer d’une eau potable, rassemblée sur le point le plus élevé de la ville afin d’alimenter les fontaines, les thermes ainsi que d’autres servitudes publiques ou privées. Sur un développement de 33 km, le double de la distance à vol d’oiseau de la ville, le monument épouse le relief tourmenté des rives droites des vallées du Vers (Cras, Cours, Vers), puis du Lot (Vers, Lamagdelaine, Larroque-des-Arcs, Cahors) au moyen d’une déclivité moyenne de 1,03 m/km.

Le profil type de l’aqueduc est ménagé contre la falaise sur sa rive droite, tandis qu’un pied-droit maçonné est réalisé du côté de la vallée. Pour permettre l’accès lors des phases d’entretien, mais également absorber des sur-débits accidentels, la couverture – une voûte clavée liée au mortier de chaux – se situe à 1,72 m de hauteur. Le profil trapézoïdal de la section cuvelée au mortier de tuileau favorise la vitesse d’écoulement ainsi que la collecte des déchets potentiels. A la Salle (Cours), deux portions de falaise sont percées sur des longueurs de 4 et 12 m pour des passages en tunnel. Ce sont les seuls identifiés de tout le parcours. Partout ailleurs, des tranchées sont ouvertes dans la masse, parfois sur des hauteurs de 11 m, ou en encorbellement, ce qui constitue l’une des originalités du monument.
Dans la première partie de son parcours, l’aqueduc serpente sur le revers des falaises, avec le souci constant de réduire au maximum la mise en œuvre ou l’importance des ouvrages aériens quand le cheminement fait rencontrer à l’ouvrage un vallon affluent. C’est au prix de nombreux détours, qui atteignent parfois 5,5 km (vallée de Nouailhac), toujours à la recherche du creux de talweg, ou à défaut d’un rétrécissement des vallons, que les constructeurs de l’aqueduc parviendront à leurs fins en limitant à une douzaine les ouvrages aériens de franchissement. Il s’agit de ponts-aqueducs ou de murs porteurs pouvant atteindre jusqu’à 233 m de long pour des hauteurs restituées de 5,5 m à 29 m.

Un bassin-fontaine identifié à Vers figure parmi les découvertes les plus inattendues. Il permettait de recueillir les fuites de l’aqueduc dues à une contre-pente afin d’alimenter les populations riveraines. Cette construction postérieure à 220 après. J.-C. (date C14), était munie d’un seuil et d’une toiture ».

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