3 juin 2025 - Penne d’Agenais
PENNE D’AGENAIS – AURADOU - ESCAPADE EN PAYS DE SERRE
Nous sommes 15 intrépides randonneuses et randonneurs pour aborder avec un peu de réticence, cette escapade en Pays de Serre, entre Penne d’Agenais et Auradou, vendue comme « Un des circuits les plus exigeants du département ». Du fond des vallées étroites, les chemins tracent tout droit sur les pechs escarpés. Heureusement, quelques passages sur de longs plateaux offrent des plages de repos et des zones d’ombre appréciables en été.
Stationnant nos véhicules aux abords de la place Gambetta à Penne d’Agenais, et délaissant les ruelles escarpées de l’ancienne place forte médiévale (dont le château fut fortifié par Richard Cœur de Lion), les maisons de caractère et les vestiges de fortifications sans oublier le sanctuaire de Peyragude. Nous empruntons plein ouest le GR©652 qui nous conduit au Moulin de Payssel et à son antique pont.
Ce pont en dos d’âne, de construction très ancienne, romaine, au dire des habitants de la région, ce qui peut être exact, les vestiges de la civilisation romaine étant très fréquents dans la vallée du Lot, est composé de trois belles arches de pierre, levées sur le fond rocheux du Boudouyssou, peu profond à cet endroit. Son parapet à peu près en état est en partie couvert de lierre, quant
à sa chaussée toute ravinée, creusée de sillons profonds, elle n’est praticable qu’aux piétons.
Vingt mètres plus haut, un barrage coupe le lit du ruisseau relevant le niveau de l’eau, afin d’alimenter le moulin de Peyssel,
Sous un ciel chargé et une température clémente, nous traversons la D661 avant d’entreprendre l’ascension du Pech de Vacquery à travers plantation de pruniers, découvrant, en nous retournant, une jolie vue sur le site de Penne et Notre Dame de Peyragude émergeant des brumes matinales et le château d’eau de Barry dont la haute stature nous suivra tout le long du parcours.
Après l’ascension, entrecoupée par la présence de nombreux cyclistes (VTT) sur une sente étroite, quittant le GR©652, nous descendons vers Vayssière, traversant la voie ferrée (Agen-Niversac) et le ruisseau La Tancanne, dépassant les superbes bâtiments du Moulin de Latière.
Traversant la D103, nous gravissons par une petite route asphaltée le pech de Grézac, dépassant le lieu-dit Jammes, longeant des champs de blé, gênés temporairement par une ondée subite et intempestive lors de notre pause-café.
Toujours en direction Sud-est, nous arrivons à la propriété du Treil, gardée par deux majestueux cèdres avant de descendre par la ferme de Lacalcinie, contemplant au lieu-dit Lafonbonne un chêne multiséculaire qui devrait figurer parmi les arbres remarquables de la région.
Traversant le ruisseau de Combe Lou Bas, nous remontons par une allée engazonnée, vers le centre bourg d’Auradou et son église Saint Martin.
Le nom d’Auradou dériverait d’un ancien oratoire ("oratorio") devenu par la suite l’église Saint-Martin (dont le vocable atteste l’ancienneté), qui fut rebâtie à l’époque romane. De cet édifice du 12e siècle ne subsiste aujourd’hui que le portail sud, muré et très dégradé, avec archivolte appareillée en plein cintre et piédroits à colonnes et chapiteaux. Dévastée lors des guerres de Religion, l’église est décrite "presque toute ruinée" par Nicolas de Villars en 1595. Elle a fait l’objet d’importants travaux de reconstruction à la fin du XIXème siècle avec l’adjonction d’un clocher mur.
C’est sur l’aire de stationnement aménagée auprès de cette église que nos vaillants participants s’adonnent avec délice à la pause méridienne réparatrice.
Ce ne sont que 10 courageuses et courageux qui, l’après-midi, reprennent le chemin, direction est vers le pech d’Auradou, par un sentier empierré, à partager avec des cavaliers et cavalières venus d’Hautefage la Tour pour une randonnée hippique.
Entrant sur le territoire de la commune de Massoulès, nous obliquons plein nord traversant de nombreuses plantations de pruniers, notamment aux fermes de Favols et de Labarthe, avant d’entreprendre la montée sur le pech de Roqueferaud et de découvrir à l’ouest la vallée encaissée du Merlet, définition exacte du pays de Serre, succession de vallons cultivés et de coteaux pentus.
Enfin nous amorçons la descente quittant le chemin de crête pour plonger dans la vallée, découvrant le site de Penne et sa basilique, alors que retentissent les premiers coups de tonnerre d’un orage imminent.
Délaissant l’église Saint Saturnin de Magnac (édifice roman du début du XIème siècle), nous traversons le Boudouyssou avant d’entreprendre la montée finale vers le centre bourg de Penne escortés par une pluie dense, prélude à l’orage annoncé.
Enfin arrivés à nos véhicules, fourbus et mouillés, nous nous retrouvons à la terrasse du Peyragude, pour un moment de convivialité grandement apprécié, confortant la devise du pays de Serre « qu’al teni pla per pas creba » (il faut s’accrocher pour ne pas mourir).
Pour les amateurs de statistiques – dénivelé cumulé : 606 m – circuit de 22,780 kms.
A bientôt pour de nouvelles escapades, plus ensoleillées que celle-ci.