5 avril 2025 - WE à Périgueux

PERIGUEUX Rando urbaine 5 avril 2025

Notre week-end de rando urbaine à Périgueux s’annonce sous les meilleurs auspices ! Ciel dégagé, douce température et 28 randovalien(ne)s en pleine forme.

Après nous être garés sur les quais en bordure de l’Isle, nous montons vers le « Puy Saint-Front », quartier historique emblématique de Périgueux. Nous avons rendez-vous à 10h à l’Office de Tourisme où nous attend le guide-conférencier qui nous conduira à la découverte des lieux.

Nous avons un peu d’avance, et nous en profitons pour baguenauder sur le marché qui s’étend sur tout le centre-ville. Un monde fou ! Des étals aux couleurs éclatantes … et la fraise du Périgord, irrésistible, éveille nos papilles avant que ne commence notre périple.

Le quartier médiéval s’est développé grâce à l’afflux des pèlerins en route vers Saint-Jacques-de-Compostelle, faisant de Périgueux un lieu de passage stratégique et un centre économique florissant.

Nous allons à la rencontre de l’incontournable cathédrale Saint-Front, dont le nom est celui du premier évêque de Périgueux, évangélisateur da la « païenne » Vesunna, capitale romaine du peuple gaulois des Pétrocores. Étonnante bâtisse inspirée par l’art byzantin : un plan en croix grecque et des dômes en pierre en guise de couverture. Il s’agit du résultat combiné de la première reconstruction, après 1120, d’une ancienne église du Ve siècle, détruite par les Normands, et d’une seconde reconstruction entre 1852 et 1883. L’architecte Paul Abadie a rajouté des lanternons qui donnent à l’édifice son aspect si particulier…Le Sacré-Cœur de Paris est l’œuvre de ce même architecte qui s’inspirera de la cathédrale Saint-Front pour le construire !
Autre monument emblématique : la tour Mataguerre, qui faisait partie d’un vaste ensemble défensif autour du Puy Saint-Front. Il y avait 31 tours, 8 portes principales et presque 2 kilomètres de muraille. La tour est le seul vestige de cette architecture militaire. Nous montons les 60 marches qui mènent au sommet d’où nous pouvons contempler une vue panoramique de la ville.

Nous nous dirigeons ensuite vers la rue des Farges (=Forges) pour découvrir la maison des Dames de la Foi, bel exemple d’architecture civile d’époque romane (XIIe – XIIIe siècle). Espace de commerce à l’époque, son magnifique décor matérialisait la richesse du commanditaire. Devenue couvent au XVIIe siècle, la maison a gardé le nom de la congrégation qui l’a occupée. Après des tours et détours dans les ruelles pittoresques du quartier, nous terminons la visite par la découverte d’un très bel escalier renaissance. Nous quittons notre guide et sur ses conseils, nous nous dirigeons vers la place Saint-Louis, à l’angle de laquelle se dresse «  La maison du Pâtissier  » remarquable par son élégante tourelle et sa terrasse d’angle dominant un superbe portail Renaissance.

Retour vers les bords de l’Isle pour la pause pique-nique : nous traversons le pont des Barris pour rejoindre la rive gauche depuis laquelle la vue sur la cathédrale est remarquable. Un peu de rosé bien frais, acheté sur le marché par Philippe, nous met en joie et nous savourons ce délicieux moment ou chacun(e)propose de partager diverses gourmandises salées et sucrées.

Nous reprenons notre périple pour nous diriger vers le Périgueux gallo-romain que nous atteindrons après avoir suivi la voie verte qui court entre l’Isle et un canal de dérivation ponctué de petits ponts et patapon.

Au musée « Vesunna »
, dont l’architecte est Jean Nouvel, nous attend Lucie, notre guide de l’après-midi : charmante, souriante et passionnante. Face à la maquette représentant la cité gallo-romaine, alors appelée Vesunna par les Pétrocores qui l’habitaient, nous découvrons un espace urbain qui s’étendait sur 80ha au IIe siècle. Il s’organise autour d’un tracé de rues perpendiculaires dont le centre correspond à l’emplacement de la tour de Vésone, temple dédié à la déesse d’origine gauloise Ouesona, devenue Vesunna, tutelle de la ville. A l’imitation de Rome, la cité se pare de monuments emblématiques : amphithéâtre, temple, forum, thermes, fontaines publiques.

Le musée est aménagé sur un site archéologique, les restes de la domus des Bousquets. Jean Nouvel crée un vaste « parapluie » qui préserve de la pluie, du gel et du soleil l’ensemble des 2400m2 du site. Les vestiges antiques sont en partie recouverts de peintures murales et d’enduits peints. Sur les trois niveaux que compte le site sont présentées des collections composées par des découvertes faites depuis le début du XIXe siècle : on peut y admirer des blocs antiques, des éléments sculptés, des inscriptions, des céramiques, des objets de la vie quotidienne, de la verrerie, des instruments de cuisine, des bijoux, des instruments chirurgicaux (on pratiquait déjà l’opération de la cataracte ! ! !). Les immenses panneaux vitrés du musée dégagent la vue vers l’environnement extérieur où se trouve la tour de Vésone, que nous partons découvrir après la fin de la visite menée de main de maître par Lucie. La tour de Vésone est le seul vestige d’un temple gallo-romain dédié à la déesse de la ville.

C’est une tour ronde d’un diamètre extérieur de 19,60 mètres et d’une hauteur actuelle de 24,46 mètres, située à 50 mètres du musée. Elle est le vestige d’un temple gallo-romain construit au IIe siècle ou peut-être à la fin du Ier siècle. Une brèche large de près de neuf mètres éventre son côté est. Selon la légende, Saint Front, en chassant de son bâton les démons qui se réfugiaient dans la tour, aurait créé la brèche. En réalité, celle-ci serait consécutive au retrait des gros blocs formant la porte d’entrée, entraînant l’écroulement de la partie haute. Entourée d’un péristyle de 23 colonnes, la tour circulaire en était la « cella », partie la plus sacrée du temple.

Nous déambulons ensuite vers le château Barrières, appuyé contre le rempart antique. Il est doté d’une tour romane, d’un logis du XVe siècle, et au XVIe, une tour est ajoutée, qui sera incendiée durant les guerres de religion. Depuis, le château est resté en l’état.

A proximité immédiate se trouve l’amphithéâtre qui fut érigé au Ier siècle. Il pouvait recevoir 18 000 spectateurs qui venaient y voir des combats de bêtes féroces ou de gladiateurs. Il comptait 4 rangs de gradins et sa façade, ornée de 2 étages d’arcades et de pilastres, se développait sur plus de 400m de circonférence et 30m de haut. L’amphithéâtre faisait 103m d’est en ouest et 124m du nord au sud. La cathédrale Saint-Front y tiendrait tout entière ! L’amphithéâtre était à l’époque le symbole de l’adhésion des élites à la culture romaine et de leur quête de popularité pour se faire élire à de hautes fonctions

Notre balade de l’après-midi se termine par la visite de l’église Saint-Etienne de la Cité. Elle a été la première cathédrale de Périgueux jusqu’en 1669. Une première église est construite au début du VIe siècle sur le site du temple antique dédié au dieu Mars. Les travaux de l’église actuelle datent du XIe et XIIe siècle. En 1577, elle a été incendiée et à moitié détruite par les huguenots. L’édifice perd alors ses deux premières travées ouest, couvertes de coupoles. L’édifice est aussi endommagé lors des évènements de la Fronde, en 1652.

Voilà une journée bien remplie qui nous a fait parcourir plus de 8km, à la rencontre d’une richesse patrimoniale remarquable.

Une bonne nuit de repos, et dès demain, nous partirons vers Chancelade pour de nouvelles aventures.

Portfolio

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