7 décembre 2023 - Valprionde.

Circuit autour de VALPRIONDE
Par une après-midi de fin d’automne nuageux nous nous retrouvons 15 participants pour découvrir la campagne environnante de Valprionde (ancienne commune rattachée à Montcuq en Quercy Blanc) à partir du hameau « Moulin Bessou » centre administratif de l’ancienne commune.
Par un sentier herbeux parallèle à la D55, nous prenons la direction nord-ouest vers le centre bourg de Valprionde où, suite de notre demande, l’église paroissiale était ouverte.
Au premier abord, elle fait plus penser à une grande grange qu’à une église avec son clocher engoncé dans la construction et son étage servant autrefois de refuge.
A l’entrée une invitée surprise : une minuscule chauve-souris qui, engourdie par le froid, se laisse approcher.
Paradoxalement l’intérieur de l’église sous le patronage de Saint Antoine l’érémiste, d’une simplicité absolue (travées voutées d’ogives de la nef, chapiteaux ornés d’un écu à deux clefs croisées, clef de voute ornée d’une fleur de lys, dalles et autel de pierre) contrastant avec la modicité extrême de la construction, invite au recueillement et dégage une grande sérénité.
Continuant notre progression, nous remontons le sentier vers le hameau de Paillas, délaissant au détour du chemin sa fontaine éponyme, reliée par une canalisation en pierre à une rivière souterraine qui traverse la colline.
Puis en flirtant avec les limites du Tarn et Garonne, nous atteignons le lieu-dit « Bouteille » célèbre pour posséder le seul aérodrome privé de la région, le panneau « attention avions » sur un chemin vicinal a de quoi surprendre.
Enfin, pour une pose gourmande (gâteau de noix et pain d’épice artisanaux), nous nous arrêtons sur les anciennes meules du moulin de Bagor (situé à Couloussac – hameau de Montaigu du Quercy (82)) qui a fait l’objet de récents aménagements (des ailes récemment restaurées permettent à cette tour enchantée de retrouver les automatismes d’antan - année 1999) et dont on peut admirer le fonctionnement lors des journées du moulin et du patrimoine.
Après 85 ans d’abandon, ce moulin à vent, construit au XVIIe-siècle, situé sur les côteaux du Quercy, renaît aujourd’hui dans toute sa splendeur grâce à l’initiative heureuse de la famille Goetz. C’est aujourd’hui le seul moulin à vent du Tarn-et-Garonne en état de fonctionner.
Son toit est tournant, ses ailes et l’arbre sont posés et à l’aide de planchers et des escaliers, on peut accéder à sa charpente : sa remise au vent est effective.
Dans un périmètre de 7 kms autour de Bagor, on recensait au XIXème siècle pas moins de trente moulins à vent favorisés par la qualité des blés du Quercy, fournisseurs notamment de la Marine royale.
Comme Guy de Maupassant on peut dire en contemplant ce dernier :
« Dans la clarté douteuse où s’ébauchait sa forme,
Debout sur le coteau comme un monstre vivant
Dont la lune sur l’herbe étalait l’ombre énorme,
Un immense moulin tournait ses bras au vent »

Quittant le sentier balisé et la terre blanche amoureuse qui colle aux basques, nous nous dirigeons vers le Bois de Capitaine et après quelques égarements involontaires qui nous permettent de découvrir un troupeau de brebis caussenardes et deux lions de pierre, nous retrouvons notre piste et nous continuons, plein sud, vers la Bonnetie et la chapelle de Saint Aignan que nous atteignons dans la pénombre de la fin d’après-midi.
Loin du bourg, nichée dans un vallon de la vallée de la Séoune, elle surplombe légèrement la route, posée dans son petit cimetière en jachère où poussent çà et là quelques antiques tombes sous le regard d’un énorme chêne centenaire qui étend sa ramure protectrice. Un havre de paix et de sérénité avec son petit clocher-mur posé au droit de l’arc
triomphal, des baies garnies de vitraux modernes en dalle de verre, quelques pierres
sculptées en réemploi insérées dans les murs, un portail sud en arc brisé.
Le chœur à chevet plat percé d’une baie romane à l’est est voûté en croisée d’ogive posée sur d’énigmatiques colonnes à chapiteaux rustiques. Le tout reposant sur le banc des pauvres longeant le chœur au nord et au sud. Une drôle de tortue grimpe au sud sur une colonne coiffée d’un chapiteau à tête de taureau. A l’opposé au nord on découvre un évêque avec sa crosse surmonté d’un serpent.
Tous ces éléments architecturaux ainsi qu’une délicate crèche apparaissent à la lumière vacillante de nos téléphones portables.
Retrouvant la D 23 nous regagnons notre point de départ, au crépuscule, après un circuit initialement prévu de 10 kms et porté à 11,500 kms par des digressions intempestives.

Portfolio

bébé chauve-souris, tombé à l'ouverture de la porte ! reste de chevreuil ?