7 décembre 2025 - Albas
RANDONNEE D’ALBAS A LUZECH ALLER-RETOUR
Le temps automnal et les brumes diffuses n’ont pas empêché 20 marcheuses et marcheurs de se retrouver à la passerelle d’Albas, au port d’Albas la Jolie, autrefois cœur économique du village.
Celui-ci, hissé sur son éperon rocheux, se mire voluptueusement dans les eaux calmes du Lot, ceints de légères brumes.
Nous franchissons la passerelle et longeons la promenade du Port et son château, en pierres blanches de Loire, derrière ses séquoias et ses cèdres centenaires. Sa construction, achevée en 1881, fut entreprise par le banquier Adrien Pagès du Port, dans ce style néo-classique très prisé à la fin du XIXe siècle.
Contournant le château et sa vénérable « Conciergerie », nous entreprenons, plein est, une légère ascension, longeant les vignes du Domaine Pelvillain, avant de rejoindre la D 9.
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Là, les choses sérieuses commencent avec la montée raide vers le col de Fages, soit 1.400 mètres d’ascension, dévoilant des vues somptueuses sur la vallée du Lot, de Rivière Haute et Cambou, à nos pieds, au relais hertzien de Luzech à l’horizon.
Arrivés au col de Fages, nous poursuivons sur une petite route goudronnée, peu fréquentée, que nous quittons au lieu-dit « Reilhé » pour emprunter une sente herbeuse qui va nous conduire au GR©36 en aval de Fages.
Après la pause-café bienvenue, nous parcourons le chemin des crêtes et repérons sur la carte le dolmen dont il ne reste que la table basse, avant d’atteindre la « Cévenne de Caix » dévoilant un panorama étendu sur le single de Luzech, le hameau de Caix, le méandre de Parnac et au loin le château de Mercuès, malgré un brouillard diffus .
Longeant la cévenne, nous arrivons aux ruines de l’oppidum de l’Impernal.
Sa forme allongée (700m de long avec une largeur variant de 75 à 200 m) dominant de 150 m le Lot, au-dessus de Luzech, a fait du site un emplacement idéal pour y construire un habitat fortifié.
L’occupation du site a commencé au Ve siècle avant J.-C. avec la construction d’un premier rempart barrant son accès nord. Au IIe et Ier siècles avant J.-C. l’oppidum occupé par les Cadurques est de nouveau protégé par un rempart du type « murus gallicus », mur gaulois construit à l’aide de pierres et poutres en bois.
Parmi les vestiges des édifices construits pendant cette période, figure un fanum, temple rural dans la tradition gauloise, comprenant la cella dans l’enceinte carrée intérieure, entourée d’une galerie entre deux vestiges de murs de plan carré.
A proximité de la table d’orientation, sous un ciel sombre et une température rafraichie, nous retrouvons le véhicule ravitailleur pour effectuer notre pause méridienne avant d’entreprendre, à pas prudents, la descente glissante et relativement raide, bien aidée en cela par une corde salvatrice accrochée à la falaise.
Passant devant le donjon du XIIème siècle d’une hauteur de 24 m qui affecte la forme carrée caractéristique de l’architecture du Midi, nous arrivons dans le bourg et empruntons la porte fortifiée des mariniers qui, par un souterrain obscur, nous amène au bord du Lot.
Après avoir traversé le pont, nous empruntons une sente agréable sur la rive opposée ménageant des vues impressionnantes sur l’usine hydroélectrique.
Celle-ci est établie sur la rive droite du Lot, en aval du méandre de Luzech. De plan rectangulaire, construite en béton, elle s’élève sur huit travées, dont une sur deux est percée de quatre ouvertures au niveau de la chaussée. L’édifice est flanqué de deux tours carrées à couverture de tuile. La centrale est équipée pour absorber un débit de 180m3/sec.
L’État accorde la chute de Luzech en concession à la Société Hydroélectrique du Quercy en 1941 car son projet est reconnu d’utilité publique. En effet, la S.H.Q. envisage d’aménager les chutes et de construire une usine et un barrage mobile qui seront tous deux reliés par une dérivation souterraine. Les travaux débutent donc en 1941 mais un rapport de l’ingénieur en chef atteste qu’ils ont été interrompus en 1944 par les occupants allemands. Ils reprennent en 1946 et la mise en eau du barrage est autorisée pour la fin de 1952. En 1953, un décret autorise et concède à EDF l’aménagement et l’exploitation de l’ensemble hydroélectrique de Luzech.
C’est par ce chemin, servitude de marchepied, sans aucun dénivelé, accessible à tous, que nous poursuivons notre périple, freinés seulement, face au hameau de Camy par des travaux forestiers transformant le chemin en tranchée boueuse, jusqu’au hameau de Cambou.
Un choix cornélien s’opère alors. Une partie décide de rentrer directement par les bords du Lot, l’autre décide d’entreprendre l’ascension du coteau par Rivière Haute et le sentier escarpé du tombeau romain qui nous amène à la table d’orientation surplombant Albas.
Hélas, la vision panoramique est réduite, car seuls surnagent d’un océan de brumes qu’un soleil déclinant arrive à grand peine à dissiper, les coteaux environnants.
Enfin empruntant le chemin des sœurs nous descendons vers le bourg d’Albas pour regagner nos véhicules.
Ainsi se clos cette randonnée à la carte, avec variantes multiples, soit pour les plus vaillants, une distance totale de 17 kms et un dénivelé de 400 m.


























































