Dimanche 11 juin - Groupe 1 - Soultzeren les 3 Lacs

Oh ! non, non, non !!! Il ne pleut pas, il ne fait pas froid, le plafond n’est pas bas en Alsace !!!
Ce ne sont que des fables !! Et d’ailleurs, notre parcours d’aujourd’hui, (du Groupe 1 « rando longue »), nous fit emprunter le circuit « Soultzeren les 3 Lacs », dont les légendes ont rendu cette randonnée encore plus attrayante.
Ce magnifique itinéraire du Lac Blanc, du Lac Noir et du Lac du Forlet (le Lac des Truites) nous a offert un parcours aux vues splendides à nous couper le souffle !!
8 :30 ce matin sur le parking de notre VTF, notre groupe de 40 inscrits s’est scindé en 2 pratiquement pour une belle randonnée de 11km7OO, un dénivelé de 450m, une altitude atteinte de 1290m mais pour non pas 1h, 2h, mais 7h de marche, papotage, plaisanteries et 45mn de dégustation de notre pique-nique.
Nous débutons le périple par notre première curiosité qui est le Lac Blanc, l’un des plus fréquentés des Hautes Vosges, encastré dans les rochers. Le sentier Cornélius qui y mène devient très escarpé et grimpe au milieu de gros blocs rocheux d’où l’on découvre une vue magnifique sur le piton du Rocher Hans surmonté d’une statue de la Vierge.
Le rocher offre quelques voies d’escalade : il n’est pas rare d’y voir évoluer des grimpeurs et aujourd’hui, nous faisions nos propres démonstrations en crapahutant sur les gros rochers utilisant parfois la main courante ou la corde qui nous permettaient de tenir l’équilibre : oh ! oui, que nous en avons versé des gouttes de sueur !
Selon la légende, ce rocher portait le château de Jean de la Roche (Hans Von Felsenstein) seigneur enclin à festoyer, avec tapage, le jour de la Toussaint, ce qui irrita un berger, renommé pour sa piété.
Mais le ciel mécontent déchaina les éléments et le château s’effondra, ne laissant que le Rocher Hans.
Les eaux des deux Lacs (Blanc et Noir) s’obscurcirent et plus rien ne poussa. On prétendit qu’un sacrifice humain pourrait lever cette malédiction. Un jour, un vautour enleva l’enfant du cruel seigneur de Pflixbourg dans les airs et vint le lâcher au-dessus du lac Blanc. Aussitôt les eaux redevinrent cristallines alors que celles du Lac Noir restèrent opaques et sombres.
Ça y est, nous atteignons l’Observatoire Belmont, lieu qui nous permettra de nous poser un peu puisque voilà déjà 4h que nous foulons les rochers et nos gambettes nous rappellent à l’ordre : c’est le moment de la pause pique-nique !
L’Observatoire Belmont est un petit promontoire rocheux nommé ainsi parce qu’un chasseur alpin l’avait choisi comme poste de guet pendant la première guerre mondiale.
Le sentier domine le Lac Noir en montant à flanc à travers les épicéas vers la chaume de Gazon du Faing (1300m) : véritable petite prairie recouverte de pieds de myrtilles ( brimbelles pour les locaux...) !
Nous rejoignons le Taubenklangfelsen (Rocher du Chant du Pigeon), cet amas de gros blocs de granit, plate-forme surplombant le cirque glacière du Lac des Truites (Lac du Forlet 1060m).
Prenons à droite le petit sentier en épingle à cheveux, non balisé accidenté de rochers qui descend dans une combe vers la ferme auberge du Forlet. Sur ces prairies pentues vivent une faune et une flore alpestre rare, dont le fameux lys martagon.
Le Lac Noir fut le cadre d’un film policier « Agent trouble » de Jean-Pierre Mocky et aussi d’un accident bien réel, le 4 Janvier 1934 lorsque la canalisation explosa à la sortie de la conduite forcée. Une trombe d’eau noya neuf personnes et le val d’Orbey faillit être submergé, mais la digue tint bon.
En remerciement de ce miracle, on édifia un calvaire au col du même nom. Dans ce cadre tourmenté, indifférente à l’imagination et l’agitation des hommes, la nature ne cesse d’offrir aux randonneurs, son calme et ses beautés.
Vraiment, ce séjour a très, très bien débuté !
Un grand merci aux organisateurs !

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