Séjour Aubrac, jour 4 - 13 sept 2022.

Circuit court :
Oh non ! aujourd’hui mardi 13 septembre est une journée prévue ensoleillée et chaude par les médias mais qui s’est vue modifiée avec l’arrivée dans la nuit, d’un vent assez violent et de tout plein de nuages gris certains tout à fait menaçants : l’Automne est bien là !
Mais pour être franche, nous ne nous en plaignons pas, je dirais même plus, nous en sommes ravis et cela nous permet même de respirer un peu.
Il est 9 h, nous allons attaquer le circuit de presque 6 km avec un dénivelé 50 m+ / 50 m-, passant d’une altitude de 1155 m à une altitude de 1200 m.
Un groupe de 23 participants prêts pour la découverte de cette fameuse cascade du Déroc.
Ah ! oui, il nous a fallu déployer toute notre stratégie à l’aide de cartes, de GPS et d’intuition même pour finalement trouver ce sentier très étroit, en pente, qui tournicote et nous oblige à user de précaution avec les gros cailloux qui le forment.
L’appréhension de la descente a été vite balayée à la vue de cette coulée d’eau formant un voile d’un blanc immaculé.
Il s’agit d’un des sites naturels les plus remarquables de l’Aubrac. L’affluent du Bès et les eaux du lac des Salhiens viennent se précipiter sur le rebord de basalte sous lequel s’est formée une grotte constituée d’orgues basaltiques remarquables par leur géométrie. En détournant notre regard de la cascade, s’étend devant nous la vallée de la Gambaïse, d’un vert tendre et d’étendues à l’infini.
Nous reprenons un sentier, pas tout à fait défini au milieu d’herbes hautes vers "la grange des enfants", le lieu-dit visiblement d’une ferme, donc privé. En tant que personnes responsables de l’environnement, nous resterons respectueux de l’infrastructure de cette nature (portillons, piquets de clôtures, portails etc.…) afin d’éviter la fugue de ces si belles vaches et créer la panique parmi les éleveurs.
Pour atteindre notre chemin, il nous a fallu passer en glissade sous les fils barbelés et pour certains à délocaliser certains piquets, les relever afin de faire passer tout notre groupe et remettre le tout correctement, ni vu, ni connu !
Nous atteignons le pont de Marchastel sur le Bès et nous continuons sur la D900 pour passer devant une maison d’hôtes "la bori de l’Aubrac" et sans pousser le portillon, nous avons eu droit à une inattendue exposition extérieure de magnifiques photos du cercle polaire.
Nous poursuivons notre périple, par un vent à décorner les vaches, vers Carouquet Haut puis Montgros. Les quelques rayons de soleil nous suffisent à garder notre moral même si nous tâtonnons pour le calcul du plus efficace sentier et surtout celui qui est susceptible de nous ramener à bon port. Bien sûr que nous les voyons ces sentiers mais impossible de les atteindre !!
Après discussion avec une autochtone, nous apprenons que Mr le maire, du hameau de Montgros, a décidé de fermer quelques chemins de randonnées, surtout l’été, car certains randonneurs, peu scrupuleux, omettaient de tirer les barrières derrière eux et mesdames les bovines prenaient la poudre d’escampette sans demander la permission !!
Après avoir quitté les quelques maisons du village et sa belle réserve d’eau romaine construite à l’époque de Claudius, à la sortie de Montgros, nous ne prendrons pas le GR 65, bien balisé ! Non, trop facile pour nous mais par contre un semblant de sentier de l’espace d’un pied à la fois, sur le l’herbe haute, avec quelques handicaps comme de belles branches qui piquent, de gros cailloux un peu glissants et ce fameux passage complètement détrempé par une eau croupissante bien noire, dont le sol se dérobait sous nos godasses, et les recouvrait complètement !! Après ce passage qui ne nous laissa pas insensibles, les traces visibles associées à l’odeur poussa une participante à dire haut et fort "avec Randoval, une surprise à chaque pas" !! Finalement, nous poursuivons sur ce chemin heureusement devenu bien sec à présent et toujours abrité sous des charmes ou des hêtres jusqu’à l’entrée du parking des voitures pour un retour bien mérité.
Mais comment reconnaître un charme d’un hêtre ??? Je vous donne la solution, une phrase mnémotechnique qui vous plaira, j’en suis sûre mais que peut-être certains connaissent : "Le charme d’Adam (à dents) c’est d’être à poils" : la feuille du charme est dentelée et la feuille de l’hêtre est duveteuse !
Nous sommes prêts pour un bon pique-nique sur le gazon de notre résidence, toujours balayé par un vent de chien mais un café/chocolat bien chaud servit par Josette a été le plus pour cette journée ! merci Josette pour cette délicate attention.
Nous décidons de nous diriger vers Marchastel (Gévaudan) dont l’église principale était jadis la chapelle St Andéol dans le style roman du XIIIe siècle (voûte en berceau, clocher-tour octogonal avec escalier à vis etc..), elle se trouve sur la via Podensis du pèlerinage de St Jacques de Compostelle.
A proximité de l’église se trouve une croix de mission comportant les symboles de la passion du Christ, croix fabriquée par un atelier lyonnais.
Pour terminer la journée, prenons la direction de St Chély d’Aubrac, pour passer le pont dit "des pèlerins" sur la Boralde. Seul point permettant le franchissement à pied sec de la Boralde par les pèlerins, il nous est parvenu dans un remarquable état de conservation depuis le XIVe siècle. ce pont est un exemple de ces multiples édifices bâtis pour organiser une route et faciliter la circulation des voyageurs comme des pèlerins ou les habitants dans leur vie quotidienne. Le pont représente un symbole fort dans la religion catholique : celui du passage de la terre au ciel ... d’où la présence fréquente de croix sur ces édifices.
Il commence à faire frisquet, il est grand temps de rentrer au bercail.
Merci à Andrée pour tous ces bons conseils, ce qui nous a rendu la journée physiquement et culturellement enrichissante.

Circuit long :
La journée d’aujourd’hui, pour 16 d’entre nous, va se dérouler autour du col de Bonnecombe (1340 m).
Au col, comme le veut la tradition, aux alentours du 25 mai a lieu la transhumance. En effet, selon une pratique ancestrale, les troupeaux de bovins décorés montent depuis les vallées environnantes sur le plateau de l’Aubrac. Ils passent tout l’été dans les verts pâturages avant de redescendre pour la Saint Géraud le 13 octobre.
Cette randonnée panoramique sur le plateau de l’Aubrac, la vallée du Lot et les monts d’Auvergne au loin dans la brume, n’a pas laissé nos randonneurs indifférents malgré une météo couverte et venteuse… mais sans pluie !
Le circuit est donné pour 16 kms mais… nous ferons 20 kms sans de grosses difficultés. Cependant, le maître mot de ce circuit pourrait être « les clôtures » car nous en avons franchi un certain nombre ! Michel nous a ouvert ou fermé la plupart d’entre elles toujours avec le sourire !

Maintenant voici tous les détails de ce parcours :
Après avoir emprunté la D52 pendant un bon kilomètre nous rejoignons le GR60 du Tour des Monts d’Aubrac et tranquillement nous commençons à prendre un peu d’altitude. Nous franchissons le Bès, principal cours d’eau du Plateau d’Aubrac, qui serpente à plus de 1000 m d’altitude.
Nous passons devant le très beau gîte d’étape « Les Rajas » et quittons le GR pour arriver au Signal de Mailhebiau, point culminant de l’Aubrac à 1469 m. Ce point culminant est marqué par une borne de basalte aimantée qui dérive l’aiguille de la boussole (photo à l’appui…) car elle a conservé son magnétisme depuis l’époque tertiaire. C’est également l’un des rares volcans identifiables de l’Aubrac, les autres étant plus difficilement repérables sous l’épaisse couche de basalte. Inutile de vous dire que la vue est époustouflante, malgré le temps couvert de ce jour.
Il nous faut retrouver maintenant le GR60 et grâce aux GPS, à la carte ainsi qu’à la lecture de paysage nous allons y parvenir sans grande difficulté.
Nous faisons juste un petit détour pour admirer la Croix de La Rode, c’est à dire la croix avec une roue, qui est située à la frontière entre la Lozère et l’Aveyron. Elle aurait été mise en ces lieux par les seigneurs de la terre de Peyre. Après avoir subi des dégradations, elle a été restaurée en 2019.
Puis nous repartons plein sud sur le GR6 où le paysage est moins dénudé : bois de hêtres et de conifères, et toujours de nombreux troupeaux de vaches… A l’abri du vent, les estomacs se remplissent d’un bon pique-nique bien mérité.
C’est le moment de repartir et nous marchons en étant hors circuit balisé puisqu’il nous faut rejoindre le col de Bonnecombe. Un taureau inquiète certains mais il est trop occupé à paître au milieu de nulle part !
Nous rejoignons une piste de raquettes qui nous amènera à la charmante cascade de Lou Saltou, sa chute d’eau dégringolant le long de remarquables orgues basaltiques ou plus précisément volcaniques.
Celles-ci se forment par rétractation de la lave en fin de refroidissement. Il y a alors diminution de volume liée à la solidification totale de la coulée. Cette formation en prismes résulte de la solidification et de la contraction thermique d’une coulée volcanique ou d’un filon se rétractant lors du refroidissement, quand ce dernier s’effectue de façon progressive et régulière.
Peu de temps après, sous le soleil et moyennant 20 kms de marche et un dénivelé de 400 m environ nous retrouvons nos voitures. Sur le chemin de retour nous nous arrêtons au pont des Nègres en bas duquel coule le ruisseau des Plèches qui abrite également des orgues volcaniques…

Notre séjour en Aubrac se termine : nous remercions chaleureusement Andrée, Bernard et Georges de nous avoir préparé cette escapade : nous avons eu tellement de plaisir à fouler ces chemins, à admirer ces paysages de pâturages immenses, à goûter aux multiples spécialités régionales et à partager ces moments si précieux !

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